Nom correct et synonyme
Toute plante ne peut être nommée que par un seul nom qui doit être conforme aux règles de la dernière version en vigueur du Code International de Nomenclature des algues, des champignons et des plantes : https://www.iapt-taxon.org/nomen/main.php
C’est généralement le nom le plus ancien – en application de la règle de la priorité – pour les noms génériques et ceux qui en dépendent : subdivision générique (généralement ils y figurent en tant que basionyme synonymisé d’un nom générique) et les noms d’espèces et de taxons infraspécifiques qui sont considérés à un moment donné, par une communauté ou un spécialiste d’un groupe comme le nom correct. Mais notons de suite que, autant sur le plan taxonomique que géographique, une même entité peut appartenir à des taxons différents. Une classification purement taxonomique (fondée sur des caractères morhologiques) se trouve actuellement bien éloigné d’une classification phylogénétique (issue du séquençage génique) et dont le site APG IV rend compte des nombreux bouleversements dans le délimitation des familles et des genres, depuis une vingtaine d’années : http://www.mobot.org/MOBOT/Research/APweb/welcome.html. Tout en tenant compte des modifications au niveau familial, ce référentiel s’en sépare largement, suivre les réarrangements génériques continuels se révélant pratiquement impossible. En particulier, nous reprenons les choix de délimitation génériques dans les familles déjà traitées dans le cadre de la Flore de la Polynésie française et les seules modifications portent alors sur le rang familial où règne une certaine stabilité.
Statut nomenclatural
Certains noms peuvent avoir un statut nomenclatural particulier, nous rappellerons simplement deux exemples : les noms illégitimes (nom. illeg.) et les noms conservés (nom. cons.)
Deux cas de noms illégitimes, (nom. illeg. figure immédiatement après le nom) peuvent être mentionnés.
A. Le premier cas concerne l’homonymie : un nom homonyme publié postérieurement à un premier, ne peut être utilisé – sauf sanction – il est considéré comme illégitime et doit être remplacé. Il peut s’agir d’un même taxon ou non : deux auteurs ont pu utiliser le même nom pour la même entité, le second nom tombe en synonymie du premier ; s’il s’agit d’une entité différente, on prendra le premier nom disponible pour cet homonyme illégitime :
Lobelia P. Miller (1754) est un homonyme postérieur de Lobelia C. Linnaeus (1752) et il est synonyme de Scaevola C. Linnaeus (1771), nom. cons. Le commentaire nomenclatural vient expliciter la situation : Lobelia P. Miller, nom. illeg., non C. Linnaeus (1771), nom. cons.
B. Le second cas concerne la violation du principe de priorité : c’est par exemple le cas d’un nom pour lequel un auteur cite un nom publié antérieurement en synonyme : c’est un nom illégitime superflu (nom. illeg. superfl.), avec des exemples nombreux de la littérature botanique jusqu’au début du XXe s où les règles proposées par Alphonse de Candolle commencent enfin à être largement acceptées et où la circulation des publication devenait plus aisiée que dans la passé. Dans la région, les exemples sont peu nombreux pour le niveau générique, mais davantage pour le niveau spécifique où nous donnerons un exemple :
Lygodictyon forsteri J. Smith, nom. illeg. superfl. Lygodium reticulatum C. Schkuhr. En considérant que le genre Lygodyction est différent de Lygodium, J. Smith aurait dû créer la combinaison Lygodyction reticulatum (C. Schkuhr) J. Smith. Comme souvent pouvaient s’y adonner certains auteurs de cette époque, il s’est amusé à s’attribuer une épithète spécifique nouvelle.
Les noms à conserver
Un nom à conserver au niveau générique résulte souvent de l’histoire et de la conception d’un taxon au sein de la communauté des botanistes. Le nom. cons. contrevient à la règle de la priorité et se fonde sur l’usage : un nom publié postérieurement à un autre, peut avoir été largement utilisé par la communauté botanique, davantage qu’un nom publié antérieurement et connu par exemple de la seule publication originale qui est restée méconnue de la communauté. Hormis les noms de famille dont la majorité sont des nom. cons., on compte un petit nombre de noms d’espèces à conserver. La plupart des nom. cons. concerne les genres.
Thespesia D.C. Solander ex J.F. Corréa, publié en 1807 est conservé contre Bupariti H.L. Duhamel publié en 1760. Une telle possibilité relève d’une sanction : la proposition est soumise à un vote de la communauté.
Les noms
Quel que soit le type de la recherche engagé au niveau du menu, le taxon est toujours au cœur du processus sous son nom correct ou comme synonyme. On y trouve ainsi tous les noms corrects des plantes vasculaires présentes en Polynésie orientale, depuis la famille jusque aux taxons infraspécifiques (sous-espèce, variété, forme, ..), avec les basionymes c.àd. le nom tel qu’il a été publié la première fois dans une famille donnée pour un genre, dans un genre donné pour une espèce ou dans une espèce donnée pour un taxon infraspécifique, ainsi que les synonymes. Ces noms sont issus autant de la bibliographie générale : diagnose ou monographie que de la liste la liste des noms provenant de la bibliographie taxonomique régionale.
Pour chacun des tableaux affichés, il est possible de filtrer les données suivant une ou plusieurs conditions à saisir directement dans le petit rectangle laissé libre en tête de chaque colonne.
Un simple clic sur un des éléments du tableau permet d’afficher ses synonymes et inversement, à partir de la synonymie, le nom correct.
À fin de précision, le statut nomenclatural éventuel est indiqué immédiatement après le nom
Citations des types
Les noms au niveau familial et générique sont pourvus de leur type, respectivement un nom de genre et d’espèce. La mise à jour des types des genres, espèces et taxons infraspécifiques est en cours. Lorsque un lectotype ou un néotype a été choisi, le lieu (à savoir un auteur et une référence bibliographique) de l’acte nomenclatural est indiqué, ce processus est également en cours, car, il est souvent difficile de repérer de tels actes nomenclaturaux.
Acanthaceae : type : Acanthus C. Linneaus.
Euphorbia : lectotype : Euphorbia antiquorum C. Linnaeus, choisi par M.L. Green, Prop. Brit. Bot. : 157 (1929).
Claoxylon collenettei : type : L.A. Riley 781 (leg. C.L. Collenette), Australes, Rapa (holo–, K ; iso–, K!).
Synonymies d’auteur
Pour des noms spécifiques ou infraspécifiques utilisés à tort par un ou plusieurs des auteurs, c.à.d. lorque un nom est attribué à un taxon qui n’est pas inclus dans la conception originelle. De tels noms proviennent d’une mauvaise identification issue d’une interprétation erronée d’un taxon qu’un ou des auteurs ont pu faire sur le matériel de la région. Cela concerne en particulier des taxons à large distribution géographique qui ont l’objet de travaux plus récents, avec une distinction portant sur un autre nom, souvent pour un taxon endémique. Ils sont indiqués dans la synonymie de la manière suivante :
Glochidion taitense H.E. Baillon ex J. Müller Argoviensis a pour synonyme :
Glochidion ramiflorum auct. : W.A. Setchell & H.E. Parks
Ces auteurs sont suivis de la note : non J.R. Forster & J.G. Forster (1775) qui ont décrit G. ramiflorum et qui n’est pas G. taitense.
Ce taxon a été renommé Phyllanthus taitensis (Baill. ex Müll. Arg.) Müll. Arg. lors d'une révision récente du genre Glochidion dans les îles du Pacifique (Wagner & Lorence 2011). Dans cette même publication, le taxon Glochidion societatis J. Florence, endémique des îles de la Société (Huahine, Maupiti, Raiatea, Tahaa) et des Australes (Rimatara), publié dans le volume 1 de la Flore de la Polynésie Française (Florence 1997) a été également renommé Phyllanthus florencei W. L. Wagner & Lorence, nom. nov
Bibliographie
Le dépouillement de la bibliographie est actuellement en cours et tous les noms ne sont pas encore pourvus de toutes les références bibliographiques, qu’il s’agisse de la diagnose ou des auteurs de la région qui ont pu citer le taxon. Les références concernent autant des ouvrages que des publications dans des revues scientifiques qui mentionnent le taxon et la synonymie éventuelle :
Selaginella laxa A.F. Spring, Bull. Acad. Roy. Sc. Bruxelles 10(1 ; 3) : 233 (1843) ; Mém. Acad. Roy. Belg. 24 : 246 (1849) ; J.G. Baker, Handb. Fern-allies : 118 (1887) ; E. Drake, Ill. fl. ins. pacif. : 411 (1892) ; W.R. Maxon, Univ. Calif. Publ. Bot. 12(2) : 33 (1924) ; E.D. Brown, in E.D. Brown & F.B. Brown, Bernice P. Bishop Mus. Bull. 89 : 114 (1931) ; A.H. Alston, in E.B. Copeland, Bernice P. Bishop Mus. Bull. 93 : 84 (1932) ; R. Robertson, Bull. Soc. études Océanien. 8(9-10 ; 98-99) : 405 (1952) ; F.R. Fosberg, Prelim. Checklist fl. pl. ferns Soc. Isl. : 141 (1997). – Type : J. A. Moerenhout s.n., Société : Tahiti (holo–, LG ; iso–, P).
Selaginella samoensis J.G. Baker, J. Bot : 23(5) : 177 (1885) ; W.R. Maxon, Univ. Calif. Publ. Bot. 12(2) : 33 (1924) ; F.R. Fosberg, loc. cit. – Type désigné ici : Powell s.n., Samoa (lecto–, K ; isolecto–, K, P).
Selaginella vitiensis J.G. Baker, loc. cit. ; W.R. Maxon, loc. cit. ; E.D. Brown, loc. cit. ; R. Robertson, op. cit. : 406 (1952) ; F.R. Fosberg, loc. cit. – Type désigné ici : E.C. Dämel s.n., Fidji (lecto–, K).